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Bourgogne : la soif guette même le raisin

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S'il ne pleut pas, le «millésime du siècle» pourrait être gâché.
publié le 16 juillet 2003 à 23h57

Lyon de notre correspondant

Pendant que les céréaliers se plaignent, les viticulteurs se frottent les mains. Pour l'instant. A écouter ces temps-ci les discours dans la vigne, en Bourgogne et dans le Beaujolais, on se dirigerait tout droit vers l'un des plus grands millésimes, de ce siècle et du précédent. Comme d'habitude à cette période. En réalité, si le raisin a profité de l'exceptionnel ensoleillement, la sécheresse guette désormais la vigne. Et pourrait finir par poser là aussi de sérieux problèmes.

Pour l'instant, la plante résiste. Si, dans la région, le maïs ou le blé rendent l'âme au premier coup de chaud, cuisant sur pied, la vigne trouve d'autres ressources. Les nappes locales sont très basses (malgré un hiver relativement pluvieux, notamment en novembre). Mais les racines de la vigne plongent très bas, trouvant encore l'humidité quand les autres commencent à en manquer. C'est particulièrement vrai lorsque les vignerons travaillent proprement, évitant de déverser trop de produits. Leurs plantes s'habituent à se battre, à chercher plus profond à manger et à boire. Seules les jeunes vignes manquent alors d'eau. Les autres sont capables de fendre la roche pour aller s'abreuver.

Records de chaleur. «Il faut que la vigne souffre pour donner le meilleur d'elle-même», résume Gabriel Picard, des domaines Picard (environ 120 ha en côte de Beaune et côte chalonnaise). Pour cette année, il prévoit «une petite production, mais très concentrée». La région a connu des gelées tard