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Libération

Les agriculteurs bientôt à sec

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Le ministre a toutefois repoussé hier la création d'un impôt sécheresse.
publié le 16 juillet 2003 à 23h57

Quand Jean-Michel Delmas, chargé du dossier calamité à la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), regarde le Tour de France, il ne s'attarde pas sur les cyclistes, mais s'inquiète de voir s'il subsiste des «prairies paillassons dans les régions de moyenne montagne, moins sèches que les autres». Il y a une semaine, le ministre de l'Agriculture avait pris en compte l'urgence climatique en nommant un «monsieur Sécheresse» en la personne de Pierre Portet, ingénieur général de l'agriculture. Mais hier, Hervé Gaymard a repoussé la création d'un impôt pour pallier le manque d'eau : «On n'est pas encore dans la situation de 1976. Mais c'est effectivement très préoccupant», a-t-il déclaré.

Feux de paille. Depuis le printemps, les exploitants craignaient la hausse du mercure. Après le gel de l'hiver, les chaleurs du printemps n'ont pas fait pousser l'herbe. En Côte-d'Or, les premières coupes de foin enregistrent des rendements de 40 à 50 % inférieurs à l'année dernière. «Pour nourrir leurs animaux, les éleveurs ont entamé leurs réserves de l'hiver, déjà déficitaires», explique Jean-Michel Delmas, également président de la fédération du Lot-et-Garonne. Privés de foin, les éleveurs espéraient se rabattre sur la paille pour remplir les auges. Mais plus de 600 000 tonnes de paille sont aujourd'hui nécessaires, alors que les rendements des moissons pour le Sud enregistrent déjà une baisse de 10 à 15 % par rapport à l'année précédente. Les éleveurs craignent donc