La lenteur européenne arrange quelquefois bien les choses : la baisse de la TVA sur la restauration ne pourra, vraisemblablement, pas figurer dans le projet de loi de finances 2004, qui sera présenté au Conseil des ministres dans la première quinzaine de septembre. Une perspective qui doit soulager Francis Mer et Alain Lambert, qui n'ont jamais caché que la baisse de la taxe sur les repas, si elle figure en bonne place dans le programme du candidat Chirac en 2002, n'est pas leur priorité du moment. C'est que la mesure coûte très cher : au moins 3 milliards d'euros (selon le mémorandum remis par Paris à la Commission au printemps dernier), voire jusqu'à 4,1 milliards si, d'aventure, la baisse de la TVA devait inclure les boissons alcoolisées. Les restaurateurs ont d'ores et déjà fait valoir qu'il leur serait techniquement difficile de faire figurer sur la note deux taux distincts de TVA... Ces 3 milliards (ou 4,1) d'euros sont à comparer avec les marges de manoeuvre budgétaires du gouvernement. Celui-ci s'est engagé, dans le cadre du pacte de stabilité européen, à réduire de 0,5 point de PIB le déficit structurel de la France. La baisse de la TVA sur la restauration le creuserait de 0,2 point de PIB supplémentaire.
35 heures. Très chère, la baisse de la TVA des restaurateurs est aussi contestable quant à ses résultats en matière d'emploi. Si le gouvernement a repris tel quel l'objectif de 40 000 créations de postes avancé par les employeurs du secteur, toutes les études le con