Tout y était, la pétition avec les stars, la promesse de Jacques Chirac, l'ex-ministre de la Culture François Léotard en lobbyiste itinérant auprès des autres Etats. Et puis un flop : la Commission européenne n'a pas voulu accorder à l'industrie musicale l'alignement de la TVA du disque sur les 5,5 % du livre. «On est déçu», commente Hervé Rony, le directeur général du Syndicat national des éditeurs de phonogrammes (Snep). Même écho à l'Ufpi (Union française des producteurs indépendants), dont le directeur général, Jérôme Roger, évoque «l'attitude révoltante de la Commission européenne, qui nie toute valeur culturelle au disque». La Fnac fustige «cette nouvelle atteinte à la culture, de plus en plus considérée par Bruxelles comme une marchandise ordinaire». Au ministère de la Culture, on assure que «rien n'est perdu», que la France tenterait encore d'obtenir gain de cause lors de la réunion des ministres des Finances de l'UE en septembre. D'autant que cette baisse serait moins coûteuse pour le budget (moins de 200 millions d'euros) que celle en faveur de la restauration (plus de 3 milliards).
Déraper. Pour la filière musicale, le niet de la Commission est une mauvaise nouvelle. Secouée par la consommation de musique illégale sur le Net, incapable pour l'heure de profiter de ce nouveau canal de distribution, bousculée par le succès des DVD, elle voit ses ventes déraper. De 8 % en volume au niveau mondial en 2002 et de 3,5 % en France au premier trimestre, alors que le pays ava