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Libération

Face aux labos, le gouvernement s'immunise

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publié le 18 juillet 2003 à 0h03

Les labos ont, depuis belle lurette, pris l'habitude de se défendre devant le Conseil d'Etat quand un de leurs médicaments passe d'un taux de remboursement de 65 % à 35 %. Ils ont obtenu quelques victoires dès 1988. En 1998, sonné notamment par un rapport de la Cour des comptes sur l'inutilité d'un certain nombre de molécules, le gouvernement Jospin décidait de s'attaquer à une réévaluation du service médical rendu (SMR) de 4 500 médicaments. En 1999, la procédure d'évaluation mal fichue et ambiguë de la commission de transparence ­ qui donne son avis au ministre ­ était un peu améliorée. Et Elisabeth Guigou prenait un premier arrêté massif, visant 148 vasodilatateurs. Patatras, le Conseil d'Etat sanctionnait la procédure suivie. Annulation. Septembre 2001, nouvel arrêté du gouvernement, mieux étayé. Et rebelote, le 20 juin 2003 : annulation partielle de l'arrêté, toujours pour un manque de rigueur dans la méthode suivie par la commission de transparence. Jean-François Mattei ayant décidé de dérembourser partiellement 617 médicaments en avril, il y avait le feu, la victoire obtenue au Conseil d'Etat risquant d'être exploitée par tous les labos. Pour empêcher l'incendie de s'étendre, et dans une loi consacrée aux activités sportives, le gouvernement a glissé mercredi un amendement qui ferme la porte à tout recours contre les arrêtés pris avant juillet 2003. Hurlements des socialistes, contre ce «cavalier législatif» (l'intrus dans la soirée) «sans rapport avec l'équitation»,