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Libération

Sécu : l'urgence de la non-réforme

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Le Président refuse de parler de réforme, mais 10 milliards doivent être trouvés à court terme.
publié le 18 juillet 2003 à 0h03

La non-réforme de l'assurance maladie risque d'être plus difficile encore à conduire que la réforme des retraites. Car en ce qui concerne le premier de ces dossiers, le président de la République a été très clair lors de son entretien télévisé du 14 Juillet : «Nous avons un système qui est un bon système, a expliqué Jacques Chirac. Il n'y aura donc pas de réforme de l'assurance maladie». Juste une «adaptation», pour reprendre le terme en vogue à l'Elysée.

Une adaptation à 10 milliards d'euros tout de même. A titre de comparaison, l'apport du projet Fillon sur les retraites, qui doit être définitivement voté le 24 juillet, représente le double : 7 milliards d'euros d'économies ou de ressources nouvelles pour l'assurance vieillesse et 13 pour les régimes des fonctionnaires. Après un déficit de 6,1 milliards d'euros en 2002, le trou de l'assurance maladie, lui, devrait atteindre 9,7 milliards d'euros pour 2003. Réforme ou pas, il faudra le combler.

Imprévisible. Le problème, c'est qu'il y a urgence. Les 20 milliards de la réforme Fillon sont attendus à partir de 2020. Aucun régime de retraite ne sera en effet dans le rouge avant 2008. De surcroît, la charge des pensions peut être calculée avec une relative certitude en fonction des paramètres démographiques. Alors que l'évolution des dépenses de santé, tributaire des progrès médicaux et du comportement des prescripteurs et des consommateurs, est largement imprévisible.

Alors que la réforme des retraites a pu être anticipée et sera