Bagdad envoyé spécial
Ancien colonel d'infanterie et désormais chômeur, Ahmed a été contacté pour participer à ce qu'un nombre croissant d'Irakiens appellent «la résistance», les attaques désormais quotidiennes contre les convois ou les patrouilles de l'armée américaine. «J'ai refusé mais, si dans trois mois rien n'a changé et si les Américains continuent à nous humilier, je changerai d'avis», explique l'officier. La première approche est venue d'un copain de promotion qui, à la fin d'un dîner, lui a suggéré «de faire quelque chose», par exemple fournir une carte d'Etat-major de la capitale qui pourrait servir «à ceux qui se battent». La semaine dernière, un autre camarade, ex-lieutenant-colonel de la garde présidentielle spéciale la garde prétorienne de Saddam Hussein lui a offert de le mettre en relation «avec des amis prêts à donner 10 000 dollars à des hommes sûrs qui constitueraient de petits groupes pour mener des opérations de harcèlement». Un des anciens subordonnés d'Ahmed a, lui, franchi le pas et tiré à la roquette antichar contre un blindé américain sur une autoroute près de la capitale. «Il a reçu 350 dollars et acheté une belle télévision toute neuve avec parabole», assure l'ancien colonel. Vétéran de la guerre Iran-Irak et volontaire des fedayins de Saddam lors du dernier conflit, Karim connaît plusieurs camarades «qui ont commencé à s'organiser», mais il attend : «J'obéis au chef de ma tribu qui laisse encore quelques mois aux Américains pour tenir leurs p