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Livret A : l'Etat passe à la Caisse... d'épargne

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Indirectement, la mesure pourrait rapporter 1 milliard d'euros au Budget dès 2004.
publié le 22 juillet 2003 à 0h10

Il est des ministres qui aiment inaugurer de nouvelles traditions. Francis Mer, lui, a décidé d'en enterrer une. Hier, il a été le dernier ministre de l'Economie et des Finances à annoncer une baisse des taux réglementés, ceux qui régissent l'épargne populaire : la rémunération du Livret A baissera au 1er août de 3 % à 2,25 %. Un an plus tard, elle sera réglée par un mécanisme automatique semestriel, fixant le taux d'intérêt servi «en faisant la moyenne entre l'inflation et le taux de l'argent à court terme, plus 0,25 %». Le ministre se dit sûr, malgré la perspective quasi certaine d'un taux à 2 % au 1er août 2004, que l'épargne sera ainsi garantie contre la hausse des prix. Pour en convaincre l'opinion, il a même fait refaire l'historique du Livret A depuis trente ans (voire page 3). Et pour qu'il soit bien clair que le gouvernement ne toucherait plus au Livret A, c'est la Banque de France qui, à l'avenir, pourra seule intervenir pour le corriger.

A Bercy, entouré de ses collègues Gilles de Robien (Equipement, Logement, Transports) et Renaud Dutreil (PME), il a donc annoncé la fin de cette tradition datant de la IIIe République (une loi de 1895 établissait un plafond à 3,5 % et, en 1920, Poincaré avait rétabli la confiance en agissant sur le livret d'épargne) qui voulait que l'Etat, qui garantit l'épargne déposée sur les livrets, en définisse les règles. Les épargnants y laissaient parfois leurs chemises, comme dans les années 1970-1980 quand l'inflation était supérieure aux