Toulouse envoyée spéciale
Le juge Serge Lemoine à Toulouse a bouclé cinq dossiers d'assassinats de prostitué(e)s imputés à Patrice Alègre, avec l'audition hier du souteneur Lakhdar Messaoudene, complice supposé sur le meurtre de Line Galbardi, le 3 janvier 1992. Mais ce magistrat cherche toujours à comprendre pourquoi ce crime n'a pas été élucidé à l'époque, alors que la police et la justice avaient toutes les cartes en main dans ce quartier de la gare Matabiau, pas plus grand qu'un terrain de rugby. Deux nouvelles victimes, Laurence et Magali (1), qui ont témoigné les 3 et 10 juillet devant la juge Nicole Bergougnan chargée de l'affaire pour «proxénétisme en bande organisée, viols aggravés et actes de barbarie», révèlent encore des faits graves attribués à des policiers et des proxénètes en 1991-1992 qui ont été soit passés sous silence, soit minorés par la justice. Pure incurie des services d'enquête et du parquet de Toulouse ? Ou connivence policière et judiciaire pour «couvrir» le mac Lakhdar Messaoudene et son acolyte dealer Patrice Alègre, en échange d'on ne sait quel service inavouable ? Enquête sur six dérapages précis.
Le marché de l'inspecteur Lionel Z.
A l'automne 1991, Laurence, 17 ans, qui tapine depuis quatre ans à Toulouse, passe un marché avec Z, le policier des moeurs. Deux flics l'ont embarquée avec son compagnon. Or elle est mineure. Son «julot», Maurice L., risque «de prendre pas mal» pour «proxénétisme aggravé». Pour sauver son copain de la prison, Laurence