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Libération
Éditorial

Mort ou vif

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publié le 23 juillet 2003 à 0h13

Tant que Saddam Hussein n'aura pas été arrêté ou tué, il n'y a aucune chance que les attaques contre les forces anglo-américaines en Irak cessent. C'est pourquoi la mort des deux fils, et plus proches collaborateurs, de l'ex-dictateur constitue une incontestable victoire pour George W. Bush et un soulagement pour les Irakiens, comme en témoigne la liesse à Bagdad. La récompense de 15 millions de dollars offerte pour leurs têtes a fait des miracles... La mort de Saddam, comme celle de certains de ses sbires, a certes été souvent annoncée, et la CIA estime que l'ex-tyran est toujours vivant. Pour ses deux fils, cependant, le doute ne semble pas de mise.

L'élimination de ses fils honnis augure peut-être de la fin prochaine de l'ancien dictateur, sa tête ayant été mise à prix 25 millions de dollars. Mais son élimination et celle de son clan ne suffiront pas à elles seules à mettre fin à ce que le commandant des forces américaines, le général Abizaid, qualifie de «guérilla». Celle-ci ne semble pas l'oeuvre des seuls partisans jusqu'au-boutistes de l'ex-raïs. L'hostilité à la présence anglo-américaine en Irak est également le fait d'islamistes radicaux de la communauté chiite et d'une partie des tribus sunnites privilégiées sous l'ancien régime. Elle est entretenue par l'incapacité de l'autorité d'occupation à remettre le pays en marche et à améliorer la vie quotidienne des Irakiens. Cette guérilla ne menace pas sérieusement les forces anglo-américaines. Mais elle érode chaque jour