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Libération
Repères

Quatre ans d'enquête

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publié le 23 juillet 2003 à 0h13

Un jour de 1999, Patrice Alègre a désigné du doigt l'hôtel de l'Europe à Toulouse : «Là, il s'est passé quelque chose.» Comme à son habitude, le tueur en série a laissé les gendarmes gamberger avec ses demi-mots enkystés dans son silence. Les enquêteurs sont remontés à la chambre 24 de l'hôtel de passe situé près de la gare Matabiau : Line Galbardi y fut assassinée dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992. Les gendarmes ont recherché les ex-copines de trottoir de la victime. Patricia, Fanny, Nadia, Laurence, Magali se taisent, tentant de continuer leurs vies cabossées. Patricia a été entendue neuf fois avant d'admettre, le 8 janvier 2003, avoir assisté à la mort de Line, massacrée par Alègre pour avoir «parlé» aux flics. Le lambeau de confidence distillé par le tueur psychopathe, il y a quatre ans, a accouché depuis d'une monstrueuse affaire gigogne où il est question de morts rapidement classées, de supplices sadomasos, de notables impliqués et de policiers complaisants. Les investigations mobilisent 4 magistrats instructeurs et 55 gendarmes. Le dossier le plus ancien de «l'affaire Alègre» est celui des meurtres qui lui sont attribués. Il est instruit par Serge Lemoine, doyen des juges d'instruction toulousains. Alègre est mis en examen pour cinq meurtres et un viol perpétrés dans la période 1987-1992, dont ceux du travesti Claude Martinez et de Line Galbardi. A la suite des déclarations de deux ex-prostituées Patricia et Fanny, une information judiciaire a été ouverte le 15 avr