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Libération
Éditorial

A plus tard

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publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Avant même que les parlementaires aient fini d'approuver sa réforme des retraites, Raffarin promettait publiquement qu'on ne le reprendrait pas de sitôt à bousculer les Français. Désormais, le «dialogue» sera une priorité. Que n'a-t-il commencé plus tôt ? A trois mois près, il se serait épargné bien des nuits blanches. Et, pour être sûr de mieux dormir, il joue la montre avant même de jouer le conciliateur : tous les dossiers délicats sont renvoyés à plus tard, si possible après les élections du printemps 2004. La droite claironnante, assurée de durer un quinquennat entier et maîtresse de tous les leviers pour imposer ses réformes, a déchanté en guère plus d'un an.

S'il fallait une preuve de la force de dissuasion que garde le «mouvement social», on la trouverait dans la conversion de Raffarin à la modestie programmatique. Ce tournant semble reproduire en miroir les errances des gouvernements de gauche qui l'ont précédé. On les a accusés d'avoir trop vite renoncé, une fois au pouvoir, à appliquer une politique de gauche vraiment de gauche. Leurs adversaires, victimes d'une identique fatalité centripète, semblent avoir la même difficulté à gouverner comme une droite vraiment de droite. Comme si la réalité politique française, à travers alternances ou cohabitations, était celle d'un pat, cette situation aux échecs où ni l'un ni l'autre adversaire ne peut gagner ou perdre. «Ni vainqueurs ni vaincus», a déjà dit Chirac. C'était un constat, ce pourrait devenir un slogan.

Reste que,