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Libération
Analyse

De nouveau dans la peau du modeste.

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Après l'intransigeance des derniers mois, Raffarin calme le jeu.
publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Recoller les morceaux, effacer les «cicatrices», enterrer «amertumes» et aigreurs avant une rentrée délicate : au moment où les Français s'enduisent d'huile solaire, le Premier ministre leur applique une bonne couche de pommade gouvernementale. Fini le Raffarin cassant, autiste face au mouvement social, sourd aux plaintes des intermittents du spectacle ou méprisant pour les socialistes, le Raffarin patelin est de retour ! Un Premier ministre germano-chiraquien : trop heureux de dérober au PS un nouveau totem réformiste, il puise d'abord son inspiration outre-Rhin pour rebaptiser l'agenda 2010 de Gerhard Schröder en un tricolore «agenda 2006» ; puis, en écho au prêche élyséen du 14 Juillet, il entonne le grand air du «dialogue social» et dégaine un slogan, la «France d'ouverture» (au monde, à l'Europe, etc.), qui illustre le credo de l'«adaptation» à la modernité seriné par le chef de l'Etat il y a dix jours. Enfin, assimilant les leçons de maintien de son tuteur élyséen, il répète à son tour que l'issue du conflit sur les retraites ne se solde pas par «la victoire d'un camp sur un autre».

Sage bienveillance. Car, depuis quelques semaines, Jean-Pierre Raffarin peine à cacher sa joie d'avoir donné à la droite ses premiers galons de «réformiste» depuis plus de vingt ans. «L'esprit de mai» 2002 dissipé, le bonhomme Charentais s'est métamorphosé en chef autoritaire au gré des épreuves du printemps 2003. Et s'il peut se réjouir de les avoir franchies, il en est sorti cabossé. Sa co