C'était l'un des petits secrets politiques de Matignon les mieux gardés. Le calendrier d'examen du projet de loi de changement de statut des deux entreprises publiques EDF et GDF, préalable indispensable à leur privatisation, était devenu un sujet à manier avec beaucoup de précaution. Après l'épreuve de force des retraites et la mobilisation des intermittents, le gouvernement voulait à la fois éviter d'ouvrir un nouveau front social dans l'un des plus gros bastions syndicaux français et donner l'impression à sa majorité de marquer le pas en matière de réforme. Hier, Jean-Pierre Raffarin a fini par décider de reporter l'examen de son projet au plus tôt à la fin de l'année.
Hier, les porte-parole de Matignon avaient pour consigne de dénier toute reculade. «Matignon n'avait jamais communiqué un quelconque calendrier d'examen du projet», dit un conseiller. Va pour Matignon. En revanche, Francis Mer, le ministre de l'Economie et des Finances, avait, lui, à l'occasion de ses voeux à la presse, déclaré vouloir présenter, dès septembre, en Conseil des ministres le texte en question. Et toute la communication du gouvernement s'était calée sur ce calendrier. D'ailleurs, à la mi-juillet, Bercy était quasiment prêt à envoyer sa copie au Conseil d'Etat et reconnaissait ne plus attendre qu'un feu vert de Matignon. Qui ne viendra finalement pas. Lors de sa conférence de presse, hier, Raffarin reconnaît que si le gouvernement décide de botter en touche, c'est d'abord pour «attendre que la si