Jean-Pierre Raffarin s'enthousiasme pour le pouvoir social-démocrate... quand il ne parle pas français. On le savait supporter du travailliste Tony Blair, mais, hier, c'est à Gerhard Schröder qu'il a rendu hommage. Le Premier ministre a souligné qu'en matière de «dialogue social», l'Allemagne lui paraissait exemplaire. Tellement exemplaire qu'il a choisi de baptiser sa feuille de route «agenda 2006», un emprunt manifeste au fameux agenda 2010 du chancelier allemand. «Quand je regarde, et je le fais avec beaucoup d'intérêt, la situation en Allemagne, je vois combien les syndicats, l'opposition, la majorité, le gouvernement peuvent se mettre d'accord sur une grande réforme», a déclaré Raffarin.
A Berlin, le gouvernement de coalition «rouge-vert» est en effet parvenu lundi à un accord historique avec les partis de droite sur une réforme du système de santé (Libération du 23 juillet). Celle-ci n'est qu'un volet de l'agenda 2010, entériné le 1er juin dernier par 90 % des militants du SPD réunis en congrès extraordinaire, qui vise à restructurer l'Etat-providence, alors que les déficits et le taux de chômage ont atteint des sommets inégalés. Il prévoit des réductions des allocations pour les chômeurs, un assouplissement du droit de licenciement et un relèvement de l'âge de la retraite. Et malgré les résistances syndicales, le chancelier Schröder a pu reprendre les discussions sur cet agenda 2010 avec Michaël Sommer, patron de la puissante confédération DGB.
Courage. En France, cette