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Libération
Éditorial

Prévisible

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publié le 30 juillet 2003 à 0h27

Comme chaque année, le Sud flambe. Mais cette année le «massacre écologique» a bien failli tourner à la tragédie de grande ampleur. On a frôlé la catastrophe dans le Midi avec des incendies dont la violence, la rapidité et l'étendue ont été «une première dans l'histoire de la Sécurité civile». Seuls le professionnalisme et l'efficacité des pompiers, qui ont arrêté le feu aux portes de Fréjus, Sainte-Maxime et autres localités, ont évité que le bilan humain et matériel ne soit beaucoup plus lourd que les cinq morts dénombrés. On peut prédire, sans trop de risque de se tromper hélas, que la catastrophe évitée hier aura lieu un jour ou l'autre. Les touristes qui s'entassent chaque été par millions dans des campings, parcs à caravanes et villas au milieu ou au bord de pinèdes et maquis hautement combustibles jouent avec le feu.

La répression accrue brandie par le président de la République et son ministre de l'Intérieur n'y changera pas grand-chose. Les «fous du feu» agissent les trois quarts du temps par imbécillité (un mégot dans une pinède en bord de route), déséquilibre psychologique (c'est le cas de la plupart des pyromanes), ou inconscience (des gamins jouant avec des allumettes). Aucune loi ne guérit la bêtise, ne remplace l'incurie parentale ni ne soigne la schizophrénie. Aucun déploiement policier n'empêchera que la conjonction de la sécheresse, du mistral, de la forêt et de l'homme provoque automatiquement des incendies.

La véritable étincelle qui met le feu à la forêt m