Le feu aime le sec, pour démarrer. Et le vent, pour se propager à grande vitesse. C'est justement la situation qui prévaut dans le Midi, et qui explique, au-delà des départs de feux volontaires ou non, l'ampleur dévastatrice des incendies.
Du sec ? «Toute la région endure une sécheresse remarquable depuis le mois de mai, explique René Jourdan, chef prévisionniste de Météo France pour le Sud-Est, comparable à celle de 1989, lorsque le massif de la Sainte-Victoire fut ravagé par les flammes.» Et même pire qu'en 1976, année de la grande sécheresse. Si les pluies d'automne et d'hiver ont bien alimenté les nappes profondes, «la végétation subit un stress hydrique sévère, et le premier mètre de sol ne contient plus une goutte d'eau», constate le météorologiste. Dans ces conditions, chaque arbuste, chaque pin devient un combustible de choix, apte à s'embraser en quelques secondes. Tant que des pluies abondantes ne viendront pas arroser la végétation assoiffée, ces conditions «structurelles» font craindre la formation d'incendies de grandes dimensions. La situation d'alerte pourrait donc se prolonger jusqu'à l'automne.
Chaque jour, la cellule de crise de René Jourdan remet au COS (Centre opérationnel de secours) de Valabre, dans le Var, une carte détaillée des indices de danger météo pour les feux de forêts plus de cent zones distinctes dans le Sud-Est et la Corse. Croisant sécheresse des sols et des végétaux, et prévisions à 24 heures de l'humidité de l'air, de la force des vents e