«Il y a Marie qui lutte contre la mort, Bertrand qui vient d'exploser sa vie. J'ai mal pour tout ce gâchis.» Depuis lundi, les sites Internet dédiés à Noir Désir implosent sous le choc. Une vague d'émotion telle que beaucoup ont décidé de fermer momentanément leurs forums. Sur l'un d'entre eux, le nom du groupe apparaît sur fond noir, souligné de ces mots : «On dirait qu'il est temps pour nous d'envisager un autre cycle.»
Le coma profond de Marie Trintignant et l'incarcération de Bertrand Cantat plongent deux générations, celle des 15-25 ans et celle des trentenaires que le groupe accompagne depuis le milieu des années 80, dans un profond désarroi. Hier à midi, les trois articles les plus consultés du site Web de Libération étaient ceux consacrés à l'affaire. Le site officiel du groupe, lui, a été mis hors service. Voilà sans doute le fait divers le plus commenté, et le plus douloureusement ressenti.
Repère. Sur la poignée de sites encore ouverts, les réactions multiplient les hommages à l'actrice. Le malaise ne serait pas si fort si ce drame ne mettait pas en cause l'une des figures les plus charismatiques de la scène musicale française, Bertrand Cantat. Rares sont les groupes de rock à fusionner aussi intimement avec leur public. Pour leurs fans, Noir Désir incarne un repère, une clique de grands frères à l'allure posée et pourtant rebelle. Mais, pour nombre de jeunes adultes, pas obligatoirement fans de leur musique, ils sont plus simplement des hommes dont