Effondré, recroquevillé dans le box des accusés, Bertrand Cantat demande pardon et tente d'expliquer une «folie», sous le regard fixe de Roman Kolinka, le fils de Marie Trintignant, qui ne lâchera pas des yeux le prévenu pendant toute la durée de l'audience. L'air hagard, vêtu d'un jean et d'une veste grise, le chanteur a comparu hier devant la troisième cour de justice de Vilnius, qui a décidé de son placement en détention provisoire jusqu'au 14 août.
Sur le premier banc de la petite salle surchauffée du tribunal, Roman, 17 ans, est serré contre la mère de Marie, Nadine. A leur droite, Cantat, dans le box, se lève après être resté de longues minutes la tête entre les mains, et d'une voix rauque décline son identité et sa profession, «musicien». Roman, dont la mère est plongée dans le coma depuis dimanche, ne le lâche toujours pas des yeux.
«Plusieurs coups». Lorsque le chanteur reprend la parole après le réquisitoire du procureur, qui a réclamé un mois de détention provisoire et évoqué un «crime grave», il secoue la tête et déclare à voix basse : «Je réfute le terme de crime. C'est un accident après lutte, une folie. Mais ce n'est pas un crime.» Une thèse que son avocat lituanien, Me Virgilijce Papirtis, reprend lui aussi, évoquant un «conflit humain», un «accident», une «tragédie». C'est alors au tour de Nadine Trintignant, la mère de Marie, de prendre la parole. Frêle dans son jean, lunettes fumées sur les yeux, la réalisatrice se lève et, calmement, poséme