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Libération

Le nucléaire, un fournisseur assoiffé

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Ralentissement de la production dans plusieurs centrales.
publié le 4 août 2003 à 0h30

«Quand on vit une situation exceptionnelle, on doit s'adapter.» Jean-Louis Charrière, directeur délégué à la production chez EDF, explique la drôle d'équation que le premier fournisseur d'énergie français doit résoudre. Pour lui, s'adapter signifie ralentir sa production tout en continuant à répondre aux besoins des consommateurs, accrus par les fortes chaleurs...

Refroidissement. Les trois quarts de notre électricité sont fournis par l'énergie nucléaire, or celle-ci est gourmande en eau. Toutes les centrales thermiques ont besoin d'une source froide pour produire du jus. Le parc nucléaire, lui, utilise l'eau pour refroidir ses réacteurs. Selon les besoins, les centrales pompent entre 1 à 2 % du débit des fleuves qu'elles côtoient. Le pompage n'est d'ailleurs jamais nul : même à l'arrêt, un réacteur a besoin de fraîcheur. La baisse du niveau des rivières et des fleuves perturbe cet approvisionnement en eau. C'est le cas sur la Loire, dans le Sud-Ouest et dans la vallée du Rhône où EDF doit réduire la puissance de ses unités de production.

Une fois que les eaux pompées ont refroidi les réacteurs, elles sont reversées dans le fleuve, mais elles sont plus chaudes. Ces rejets sont réglementés et les limites de température fixées par des arrêtés préfectoraux. Les centrales de Golfech (Tarn-et-Garonne), du Tricastin (Drôme), et de Saint-Alban (Isère) les ont dépassées. La puissance de Gol fech peut parfois descendre à 250 mégawatts, contre les 900 MW habituels. Les autres centrales