Rohan Gunaratna, chercheur du Centre d'études sur le terrorisme et la violence politique à l'université Saint-Andrews, en Ecosse, est actuellement basé à Singapour. Cet universitaire sri lankais, auteur d'un ouvrage sur Al-Qaeda (1), a travaillé pour l'ONU en qualité d'enquêteur au sein du département de prévention du terrorisme.
Qui est derrière l'attentat de Djakarta ?
La Jamaa Islamiya (JI), car c'est le seul groupe qui a l'intention et la capacité de mener un attentat de grande envergure en Indonésie. La JI a réalisé quatre autres attentats : contre la Bourse de Manille, la Bourse de Djakarta, la résidence de l'ambassadeur des Philippines à Djakarta et enfin l'attentat de Bali en 2002.
Comment est structurée et financée la Jamaa ?
Elle ne dispose pas de plus de 400 membres. Mais elle continue de recruter en Indonésie auprès des musulmans antiaméricains dans les tranches d'âge comprises entre 16 et 30 ans. Leurs viviers de recrutement sont autant les bidonvilles que les universités et les écoles islamiques. Pour l'attentat de Bali, la JI a reçu des fonds provenant d'Al-Qaeda. Mais elle a ses propres ressources, qui proviennent de donations et de ses propres investissements. La JI contrôle plusieurs entreprises commerciales en Indonésie, notamment dans les domaines des engrais et de la sécurité.
Qui est son chef ?
Abou Bakar Bashir, actuellement en procès, en est le leader spirituel. Mais le chef opérationnel est en liberté. Il s'appelle Hambali.
Les liens entre Al-Qaeda et la JI