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Libération
Interview

Venus de tous les coins de l'Hexagone

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publié le 11 août 2003 à 0h34

Virgile, 32 ans, instituteur

«Ce que je vois ici me donne du courage»

Bonne pâte, sa mère lui a prêté sa ZX. Il est parti vendredi de Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise). Pas seul: il a donné rendez-vous à trois inconnus rencontrés sur Internet pour «mutualiser la bagnole». Il est venu recharger ses batteries militantes au Larzac. «J'ai fait la grève sans compter mes jours au printemps. Bien sûr, j'ai été extrêmement déçu par la faible mobilisation des gens. Dans l'enseignement, on a trouvé qu'on n'était pas supersoutenus par l'ensemble de la population. Beaucoup de gens sont résignés, et ce qu'a fait le gouvernement ­ faire passer des réformes au mépris de nos voix dans la rue ­ a conforté leur opinion. Ce que je vois ici me donne du courage.»

Débarqué à 16 heures samedi, il a filé vers les forums et s'est endormi au débat dénonçant la marchandisation de la santé. «N'empêche, je réponds présent pour les mobilisations de septembre. Même si ma fiche de paie a été amputée de 60 % en juin, je continuerai. Il faut absolument dire aux plus désabusés qu'ils ne sont pas seuls. Larzac 2003 le prouve. C'est fondamental de dire qu'on refuse ce monde et ses politiques.».

Gérard, 58 ans, prof de maths

«Plus sages qu'il y a trente ans»

«Oh, j'étais dèjà là il y a trente ans. Alors j'ai décidé de venir sur un coup de tête, au lieu de m'emmerder comme un con devant ma télé.» En quelques minutes, Gérard a décidé de quitter Noirmoutier (Vendée) pour le Larzac, avec son chien Floppy. «Ça me fait chaud