Marignane envoyé spécial
Depuis dix ans, les pilotes de bombardiers d'eau de la Sécurité civile n'ont qu'un refrain: «Davantage d'avions !» «Pour qu'on puisse éteindre les feux avant qu'ils ne deviennent ingérables», justifie Alain Huet, du Syndicat national du personnel navigant de l'aviation civile (SNPNAC) de la base de Ma rignane. Il dénonce «l'ab sence de gros porteurs d'au moins 10 tonnes de capacité pour cogner sur les feux dans le premier quart d'heure, quand c'est réellement efficace».
Crash. Douze saisons sans catastrophe majeure avaient fait passer cette revendication au second plan. Résultat : déjà près de 40 000 hectares de forêt et de garrigue détruits cette année dans les quinze départements du sud de la France. Côté pilotes, on se félicite d'entendre les élus de la région Paca réclamer enfin des moyens supplémentaires, mais «c'est un peu tard, maintenant que ça brûle partout». «Pour comprendre la situation, explique Jean-Claude Sergeant, de l'Union syndicale des personnels navigants techniques (USPNT), il faut remonter à 1989 quand nos deux vieux DC-6 de 12 tonnes ont été désarmés et remplacés par deux Fokker de 6 tonnes chacun. Outre que ces deux avions n'ont jamais été très efficaces, on a perdu d'un coup 12 tonnes de puissance de frappe.» La saison suivante, 50 000 hectares de forêt partaient en fumée sur le pourtour méditerranéen et en Corse. «Alors, on a loué des Hercules C-130 de 12 tonnes aux Américains, rappelle Jean-Claude Sergeant, mais ils arrivaient