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Libération

Les ministres sortis de leur torpeur

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Le gouvernement en appelle au «sens civique», tout en autorisant EDF à rejeter des eaux chaudes dans les fleuves.
publié le 12 août 2003 à 0h34

Paris s'éveille... en sueur. Dans la nuit de dimanche à lundi, la capitale a battu tous ses records de chaleur nocturne avec 25,5 °C. Température que les Parisiens n'avaient pas connue depuis que les statistiques existent (1873). Hier, ce nouveau coup de chaud a enfin fait sortir le gouvernement de sa torpeur, alors que se développait une polémique sur le nombre de victimes de la canicule.

«Vigilance de l'Etat». La quasi-totalité des ministres étant en vacances, c'est Roselyne Bachelot, ministre de l'Ecologie, qui a dû interrompre les siennes pour monter au créneau, hier, en organisant une conférence de presse dans l'urgence. Elle n'a fait aucune annonce précise, si ce n'est d'assurer les Français de la «vigilance de l'Etat» et de faire appel à leur «sens civique» pour qu'ils réduisent leur consommation d'énergie. Cette impression de vacance du pouvoir n'est pas inhabituelle en plein mois d'août, elle prend toutefois un relief particulier quand l'ensemble du territoire flirte avec les 40 °C.

L'Etat est pourtant sollicité de toutes parts : les éleveurs bretons réclament des aides pour faire face à l'«hécatombe» de leurs animaux. Les médecins urgentistes utilisent le même terme pour qualifier la surmortalité due à la canicule. Les pompiers exigent plus de Canadair pour combattre les incendies. Sans parler de la production d'électricité qui souffre du manque d'eau, et des pics de pollution à l'ozone dans les grandes villes.

Que fait le gouvernement ? Rien, ou pas grand-chose, mart