Directeur du laboratoire de santé publique à la faculté de médecine de Marseille, le Professeur Jean-Louis San Marco a participé à une étude sur les effets de la canicule de 1983 à Marseille. Il voudrait que «le pays bénéficie de l'expérience de Marseille, qui a vingt ans d'avance dans ce domaine», comme il l'a expliqué hier, lors d'une conférence de presse.
La surmortalité due à la canicule est-elle évitable ?
A Marseille, nous avons vécu cette situation il y a vingt ans. Même difficulté à appréhender la crise sanitaire, même lenteur des organismes à réagir. Or, en 1984, nous avons constaté qu'en 1983, 480 personnes étaient mortes en plus, sur deux semaines environ. Alors, effectivement, ce sont des morts naturelles. Mais on aurait pu les éviter simplement.
Qui est le plus exposé ?
Surtout les personnes âgées. Bien sûr, elles ne meurent pas de la chaleur. Parce qu'il fait chaud, elles meurent de la maladie dont elles souffrent. Mais elles n'ont pas conscience de la chaleur. Elles n'ont pas soif, ne sentent rien, ne se défendent pas, sont de plus en plus faibles et s'éteignent doucement. Ça donne envie de pleurer.
Que doit-on faire ?
Il faut les empêcher de chauffer. Il faut remplacer la sueur qu'elles n'ont plus par une autre humidité, un linge mouillé passé régulièrement sur le visage, les avant-bras, les jambes. Je m'adresse aux proches, aux voisins : août est le mois où les personnes âgées sont le plus isolées, allez voir les vieux de votre connaissance, dites-leur : «On vous