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Libération
Éditorial

Confort

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publié le 13 août 2003 à 0h35

La canicule aura au moins servi à enrichir le répertoire des débats nationaux. Faut-il se montrer pour ou contre la climatisation ? Ses partisans n'ont pas attendu pour piller les magasins spécialisés ou pour se mettre en grève contre la fournaise. Les opposants n'ont pas été moins empressés à pointer l'illogisme d'une pratique qui prétend atténuer les effets du réchauffement en participant allègrement à celui-ci. Dans un des plateaux de la balance, le progrès, dans l'autre les dégâts du progrès. Et, comme d'habitude, entre les deux une réalité chèvre et chou.

L'intérêt de la climatisation dans un pays aussi tempéré que la France est fortement discutable. Un peu de stoïcisme constitue certainement le plus rentable des investissements en la matière. L'air rafraîchi reste une gourmandise, ce qui veut néanmoins dire qu'on peut s'y accrocher assez rapidement. Et il suffirait de quelques étés comme celui-ci pour faire exploser la demande ­ notamment sur les lieux de travail ou de santé. Mais les plus chauds partisans de la climatisation devront convenir qu'elle est affaire de confort et non de nécessité.

Ses adversaires parlent plus fort. Le procès de la climatisation s'appuie sur des réalités tout à fait mesurables qui en font une menace, déjà largement active, pour l'environnement. Nul besoin de diaboliser la climatisation pour s'en méfier.

A cet égard, rien ne pousse à l'optimisme. L'essentiel du sort de la climatisation se jouera hors de France et même hors d'Europe. A elles deu