Jamais encore, ils n'avaient frappé aussi fort. L'attentat au camion piégé contre le siège de l'ONU, hier à Bagdad, représente le point culminant des opérations de plus en plus fréquentes de ce qu'un nombre croissant d'Irakiens appellent déjà la «résistance». Jusqu'ici il s'agissait surtout d'attaques quotidien nes de harcèlement contre les GI ou les convois, de sabotages contre les infrastructures pétrolières et économiques. Elles visaient à entretenir un climat général d'insécurité et à bloquer la reconstruction. Les groupes responsables de ces attaques, selon les experts américains, seraient composés en bonne partie de cadres des appareils de répression de l'ancien régime, galvanisés par la «cavale» de Saddam Hussein. Dans ses six messages enregistrés, l'ex-raïs a appelé à «pren dre les armes contre l'occupant». Pourtant cette guérilla jusqu'ici cantonnée dans le «triangle sunnite», au nord et à l'ouest de Bagdad, ainsi que dans la capitale, aurait un caractère de plus en plus composite. Des islamistes radicaux venant des pays voisins, notamment d'Arabie Saoudite pour mener le jihad, y joueraient un rôle croissant. Plusieurs fois les Américains ont mis en garde contre la présence d'éléments d'Al-Qaeda, mettant déjà en cause la nébuleuse de Ben Laden dans l'attentat à la voiture piégée qui avait fait 11 morts le 8 août devant l'ambassade de Jordanie à Bagdad. A nouveau, ils accusent Ansar al Islam, groupe islamiste qui était installé dans une enclave du Kurdistan irakien l
Analyse
La politique du pire de la «résistance»
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par Marc Semo
publié le 20 août 2003 à 0h39
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