Après le choc des morts, le poids des mots du président de la République reste symbolique pour les associations et les professionnels qui réclament des réponses concrètes à la catastrophe sanitaire que vient de vivre la France. Le Synerpa, syndicat patronal des maisons de retraite privées, a demandé hier au gouvernement «de passer de la compassion à l'action et ce sans attendre le mois d'octobre». Le Synerpa juge que si «la solidarité familiale et de voisinage doit être affirmée et encouragée, les pouvoirs publics ne peuvent se défausser sur la solidarité familiale pour oublier les graves carences de la solidarité nationale».
«Erreur majeure». Le syndicat souligne : «Faut-il rappeler que les crédits consacrés à l'embauche des personnels soignants en maisons de retraite ont été largement supprimés en 2003 ? Que l'Allocation personnalisée d'autonomie a été réduite au printemps ? Que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2004 prévoyait des crédits encore plus faibles qu'en 2003 ?» Et poursuit : «Se concentrer uniquement sur les urgences hospitalières serait une erreur majeure. C'est bien en amont maisons de retraite, aide à domicile qu'il convient de traiter le problème d'encadrement en personnel pour éviter justement le recours aux urgences comme dernière extrémité.» Le Synerpa réclame «la tenue d'une réunion exceptionnelle dès la semaine prochaine entre les fédérations de maison de retraite et le Premier ministre».
Pascal Champvert, président de l'Adeh