Difficile de trouver le ton juste lorsque l'on est en porte-à-faux. Après s'être tu trop longtemps pendant que des milliers de personnes âgées mouraient sous la canicule, Jacques Chirac n'a pas su reprendre la main. Dans un savant exercice, il a fait siens les arguments de la non-responsabilité gouvernementale tout en essayant de se distancier de son Premier ministre en lui demandant de gérer la situation avec «coeur». Trop compliqué pour être efficace. Son message en direction des victimes ne parvient pas à masquer le flou des propositions gouvernementales à l'égard des personnes âgées. Face à une situation dramatique, le chef de l'Etat et son gouvernement se défaussent, revisitent l'histoire et se contentent de vagues promesses. Dangereux, alors que d'autres obstacles (rentrée scolaire, élaboration du budget, réforme de l'assurance maladie) les attendent bientôt.
Pas de mea-culpa. Jacques Chirac est coincé. N'ayant pas pris lui-même la mesure du drame, il ne pouvait guère reprocher au gouvernement son retard à l'allumage. «Le temps est au recueillement, à la solidarité et à l'action», a-t-il affirmé hier. Pas de mea-culpa, donc. En ressassant le discours de la faute administrative et en exonérant les responsables politiques, il s'interdit de proposer des solutions véri tablement ambitieuses. Le Pré sident tient visiblement à conserver sa confiance à Jean-Pierre Raffarin, comme il l'avait fait en 1995 avec un Alain Juppé en difficulté. Il est donc contraint d'assumer la défe