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Libération

La conquête martienne, une quête pacifique

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Le voyage sur Mars, un défi qui exige une coopération durable.
publié le 27 août 2003 à 0h43

Dans l'histoire d'Homo sapiens, Mars pourrait bien tenir un de ces seconds rôles décisifs qui tirent le héros au-delà de ses limites. Objectif scientifique majeur aux larges implications philosophiques, cible technologique sans équivalent, terrain possible d'une coopération internationale pacifique ­ de quoi faire mentir son origine patronymique ­, la planète rouge offre un triple défi.

Elucider le passé de Mars représente d'abord un sujet académique hors pair. Cousine de notre Terre, elle permet l'élaboration d'une planétologie comparée, comme l'anatomie comparée a constitué le terreau de la théorie de l'évolution biologique. Alors même que les astrophysiciens ont déjà la preuve que des milliards de planètes gazeuses peuplent la Voie lactée et que leurs soeurs telluriques sont certainement aussi nombreuses, il y a là de quoi passionner une large communauté scientifique.

Mais plus encore : dans le système solaire, Mars est le seul susceptible, hors notre planète bleue, d'avoir réuni les conditions d'une évolution géochimique menant à la vie. La matière première chimique, de l'humidité, voire de l'eau, et de l'énergie. Déterminer sans ambiguïté si cela s'est vraiment passé et, surtout, si une ébauche de vie s'y est élaborée, aurait un retentissement formidable. Que la réponse nous renvoie à une solitude sans recours ou, à l'inverse, à la possibilité de rencontres inouïes.

Dans cette quête, l'homme pourrait décider de ne pas se contenter de ses espions robotiques, pour lesquels i