Qu'il est agréable de voir le camp d'en face patauger ! Après avoir passé cinq ans à s'entre-déchirer dans l'opposition, la droite se régale du spectacle offert par ses adversaires. En janvier déjà, devant les parlementaires UMP réunis à huis clos, Jean-Pierre Raffarin avait ironisé sur un Parti socialiste «divisé» selon lui entre «jeunes gauchos», «faux libéraux» et «archéos». Les socialistes n'avaient guère apprécié et le Premier ministre avait fait mine ensuite de s'excuser. En privé, il a néanmoins continué à se moquer d'une formation tiraillée entre réformistes «sociaux-libéraux» et aile gauche, et placée sous la pression d'une extrême gauche de plus en plus pesante.
Malin. Comme pour appuyer là où ça fait mal, il prend un malin plaisir à ériger en modèle le chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder. «Quand je regarde, et je le fais avec beaucoup d'intérêt, la situation en Allemagne, je vois combien les syndicats, l'opposition, la majorité, le gouvernement, peuvent se mettre d'accord sur une grande réforme», avait lancé Raffarin fin juillet.
Ses ministres ne sont pas en reste pour fustiger les socialistes. «Si monsieur Bové fait autant parler de lui c'est parce qu'il met en évidence l'incapacité de la gauche à délivrer un message clair. Le PS est en état d'apesanteur idéologique !», a déclaré le garde des Sceaux, Dominique Perben, au Monde la semaine dernière. «Le PS ne sait plus où il en est. C'est un parti de pouvoir, réformateur, et il est inquiétant de le