Franc-tireur à l'intérieur de la majorité du PS, Jack Lang juge que son parti, qui vit «en circuit fermé», a «perdu la confiance de la jeunesse», attirée par la mouvance altermondialiste. Il appelle les socialistes à «bousculer l'ordre marchand».
Plus de vingt ans après l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, vous croyez toujours que les socialistes peuvent «changer la vie» ?
Oui, plus que jamais. L'écrivain Maurice Bellet disait : «Il faut changer de vie, il faut changer tout. Tout changer n'est pas détruire, c'est sauver tout.» Nous n'avons pas d'autre choix que de tout changer. Et pour ce faire, nous avons besoin d'idées claires.
Lesquelles ?
Je crois toujours que la puissance publique est le principal levier du changement social. Nous ne pouvons accepter la paupérisation de l'Etat, le démantèlement des services publics. Nous ne pouvons laisser au FMI, à la Banque mondiale, le pouvoir de dicter notre politique. Nous devons changer de braquet en matière de recherche, d'éducation et de culture. Je plaide notamment pour la création d'une Nasa européenne de l'éducation et de la recherche. Nous devons également mettre fin au scandale de l'apartheid territorial et social qui emprisonne des millions de personnes dans la misère.
A voir l'évolution de Gerhard Schröder, les sociaux-démocrates allemands, eux, ont renoncé à changer la vie...
L'Allemagne est l'Allemagne. Ses deux chambres le Bundestag et le Bundesrat obligent à l'élaboration commune de projets, à la recherche perma