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Libération

Un «réformisme de gauche» à inventer.

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Les théoriciens du PS peinent à définir le concept de Hollande.
publié le 29 août 2003 à 0h45

Kesako, le «réformisme de gauche» ? C'est la devise dont le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a fait son étendard. Il a inventé la formule pour gagner le congrès de Dijon, en mai. Mais depuis, le député de Corrèze peine à donner de la chair à son concept : «Le réformisme de gauche, c'est [...] la volonté de construire une société solidaire», confie-t-il aujourd'hui à Sud-Ouest. Un peu court. Comme lui, c'est tout le PS qui a du mal à sortir d'une crise douloureusement révélée le 21 avril 2002. «Notre congrès et les mois qui ont suivi ne nous ont pas permis de sortir de l'incertitude identitaire, regrette ainsi Laurent Baumel, responsable national aux études au PS et proche de Dominique Strauss-Kahn. Le réformisme de gauche, c'est une épure. Mais on est encore loin du compte. Il faut maintenant travailler pour définir nos priorités.»

François Hollande assure qu'à Dijon, son parti «a fixé son identité». Henri Weber, proche de Laurent Fabius, écarte lui aussi toute idée de crise d'identité. Selon lui, les valeurs socialistes restent les mêmes, et ce sont les «outils» pour maîtriser un capitalisme désormais «mondialisé et financier» qu'il faut réinventer. Un autre intellectuel membre du parti pense également que ces difficultés ne sont pas nouvelles : «Même quand ils étaient au pouvoir, les socialistes faisaient le grand écart», tiraillés entre «surmoi marxiste» et culture réformiste. Et de considérer qu'il a longtemps été pertinent, tactiquement, «de ne