Menu
Libération

Au coeur des Maures en cendres

Article réservé aux abonnés
Manque de moyens, fatigue, découragement : les pompiers affrontent les flammes depuis juillet.
publié le 3 septembre 2003 à 0h49

La Garde-Freinet envoyé spécial

Onze heures du matin, Val-d'Arnaud, La Garde-Freinet (Var). «On a eu chaud aux bretelles», dit un type. Mais pas le temps de soupirer : il regarde vers le bas du vallon, de nouvelles fumées. On dirait des brumes matinales. C'est le feu qui couve, d'inoffensives fumerolles blanches qui peuvent, au moindre pet de vent, se transformer en reprises meurtrières. «Pa-pa-pa-pa-pa, il repart encore cet enfoiré !» Heureusement, arrive l'avion canadien loué par la Sécurité civile. Suivi par des Tracker, des Canadair, tous as de la voltige qui piquent dans le vallon, à travers la fumée blanche, et lâchent produit retardant ou eau.

«Idées tordues». «Trois jours que le feu monte puis baisse, dit le gardien d'une maison. On pense le feu terminé, on rentre à la maison, on regarde par la fenêtre, paf ! une flamme incroyable sur la crête !» Le maire de Grimaud, Alain Benedetto, passe en voisin, on lui demande de faire le point : «Le point ? Je ne sais pas. Je ne peux pas. Ça repart de partout ! Mais les pompiers ont fait un travail extraordinaire. Ils ont sauvé une grande partie de la commune de Grimaud. Même si on en veut toujours plus...» L'élu se méfie des médias: «Faites le plus court possible, conseil le-t-il. Moins on en parle, mieux c'est. Sinon, les gens qui ont des idées tordues vont continuer. C'est à eux qu'on fait de la pub en parlant trop des feux.»

Plus bas, les pompiers s'enfoncent dans les maquis des propriétés privées. Les avions passés, il faut p