Tous les dix ans. C'est à peu de choses près la fréquence des grands incendies (sur plus de 100 hectares) dans le massif des Maures depuis 1959, selon les cartographies des scientifiques du Cemagref (1). Le dernier remonte à 1990. C'est beaucoup pour une forêt qui demande 20 à 25 ans pour se reconstituer.
Ce sont les chênes-lièges qui dominent la végétation, accompagnés de pins maritimes, de pins d'Alep et de quelques poches de châtaigneraies. Au sol, bruyères, fougères, arbousiers et cistes forment le maquis. En soi, cette végétation n'est pas plus hautement inflammable qu'une forêt de pins, mais l'ensemble est dense, très peu exploité et donc très peu entretenu. Et la pression de l'homme, principal responsable (accidentel ou criminel) des incendies, y est forte. Les orages secs ne provoquent que 5 % des départs de feu.
«Petites pousses». «Ce n'est pas l'évolution du milieu, qui a toujours été très agressé par l'homme, qui est en cause, mais les conditions actuelles. Les feux de juillet ont eu un vent modéré. Aujourd'hui, à la fin de l'été, le milieu est d'une extrême sensibilité : à ce stade de sécheresse, tout brûle de façon incroyable. En plus, il y a eu beaucoup de vent», explique Eric Rigolot, ingénieur de recherche à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) d'Avignon, spécialisé dans la prévention des incendies de forêts. Une nouvelle rassurante tout de même dans l'océan des flammes : le chêne-liège, qui a une écorce très épaisse, est un des rares feuillus