Dépassée par Internet et le numérique, l'industrie du disque réagit par une forme d'hystérie du contrôle tous azimuts. Procès, lobbying auprès des gouvernements pour muscler les lois, mesures technologiques pour verrouiller la musique et brider la copie, tout y passe. Aux Etats-Unis, la fin d'été est très chaude : le syndicat des majors du disque, la RIAA, est en train de monter des dossiers en vue de poursuivre devant les tribunaux des centaines d'utilisateurs des systèmes d'échange gratuits de musique, comme Kazaa et ses clones.
En France, l'industrie est aussi à cran. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui proteste depuis quelques mois contre la multiplication des dispositifs anticopie sur les CD, se fait ainsi «l'allié objectif de la piraterie», selon les termes de Jérôme Roger, le président de l'Union française des producteurs indépendants (UFPI). Son dernier crime ? Avoir aidé une habitante de Seine-Maritime à obtenir de la justice, mardi, le remboursement d'un disque d'Alain Souchon. La raison : elle ne pouvait pas le lire sur son autoradio à cause des défauts du système anticopie qui équipait la galette. «Les maisons de disques n'ont plus rien à perdre», estime un distributeur français.
«Nous ne faisons pas la guerre aux consommateurs», se défend Howard Stringer, le patron de Sony Etats-Unis. L'objectif est bien plus large : reprendre le contrôle d'un mode de distribution qui échappe totalement aux maisons de disques. Aux Etats-Unis, la RIAA, le syndicat d