La première étape de la séquence diplomatique baptisée «feuille de route», nouvelle mouture d'une politique de paix au Proche-Orient à petits pas, s'est soldée par un désastre à peu près complet. Le Hamas a eu son carnage, un de plus, et Sharon a haussé la mire dans sa tactique de meurtres ciblés en visant le chef suprême du même Hamas. Arafat a rapidement laminé le premier Palestinien autre que lui-même qui ait prétendu diriger l'embryon étatique de l'Autorité palestinienne. Bref, comme prévu, le pire l'a emporté et jamais, des deux côtés, la méfiance n'a été si forte et l'espérance si lasse.
Tout l'enlisement de la «feuille de route» était prévisible, chaque personnage ayant joué le rôle qu'on pouvait attendre de lui. Arafat et Sharon ne s'étaient rapprochés des négociations qu'à reculons et ils ont employé la plus énergique mauvaise volonté à les vider de leur sens. Mahmoud Abbas a joué héroïquement le rôle du pot de terre vite fêlé. Bush, parrain indigent d'une politique qui le dépasse, s'est d'autant moins intéressé à cette retombée de la deuxième guerre d'Irak que celle-ci est en train de lui glisser entre les doigts. A part Abbas, aucun des principaux acteurs du feuilleton n'a donné l'impression de s'intéresser beaucoup à la pièce qu'il était en train de jouer.
Pourtant, si on a pu mettre quelque espoir dans la «feuille de route», c'est justement parce qu'elle faisait signe vers le plus improbable avenir à l'exception de tous les autres. Chacun des deux camps en présenc