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Analyse

La «feuille de route» barrée faute de soutiens sur place

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Seuls les Etats-Unis et l'UE semblent capables de relancer le processus.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Jérusalem de notre correspondant

Certains la jugeaient «mort-née». D'autres «inefficace», voire «naïve». Cependant, la «feuille de route», élaborée et adoptée par le Quartet composé des Etats-Unis (elle est devenue, du coup, «la vision du président Bush»), de l'Union européenne, des Nations unies et de la Russie, a offert, pour quelques semaines, un point d'ancrage afin de redémarrer un processus de paix, après bientôt trois années d'Intifada et des centaines de morts palestiniens et israéliens. Avec, à la clé, la formation d'un Etat palestinien indépendant à l'horizon de 2005.

Cette «feuille de route» a connu, au début, de bons auspices : la nomination de Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen) comme Premier ministre palestinien, à l'ambition réformatrice et à la volonté de désarmer les organisations extrémistes ; le sommet d'Aqaba ; les rencontres de Mahmoud Abbas avec son homologue israélien, Ariel Sharon ; sa réception flatteuse à la Maison blanche... Puis une trêve bricolée avec le Hamas, le Jihad islamique et autres factions, qui aura tenu sept semaines, jusqu'à l'attentat de Jérusalem du 19 août, qui a fait 22 morts.

Stricte prudence. De son côté, si Israël a fait quelques «gestes de bonne volonté», il n'a pas été au-delà d'une stricte prudence. Cependant, la stratégie de dialogue avec les organisations extrémistes sans s'attaquer à elles, adoptée par Mahmoud Abbas et son ministre de la Sécurité intérieure, Mohamed Dahlan, n'a pas satisfait Israël, qui a décidé de s'en charger.