En tentant, samedi, d'éliminer Cheikh Ahmed Yassine, Israël a levé un tabou. Jusqu'à présent, l'Etat hébreu s'était abstenu de placer dans sa ligne de mire le fondateur et guide spirituel du Hamas. Vieil homme cloué sur un fauteuil roulant, paralysé des deux jambes, malade de surcroît, celui-ci est plus un symbole qu'un chef opérationnel. Le feu vert donné par Ariel Sharon à son assassinat témoigne bien de la radicalisation des dirigeants israéliens. Officiellement, c'est après l'attentat-suicide particulièrement sanglant du 19 août à Jérusalem 22 morts, dont 4 enfants , perpétré par un kamikaze du Hamas, que le cabinet israélien de sécurité a décidé de liquider la direction du mouvement islamiste, sans faire la distinction entre sa branche politique et son aile militaire.
En fait, cela fait longtemps que l'Etat hébreu s'attaque à l'une et à l'autre, comme le prouve la tentative d'attentat à la seringue empoisonnée, le 25 septembre 1997, à Amman, contre Khaled Mechaal, le président du bureau politique du Hamas. A la suite de ce retentissant échec des services secrets israéliens, contraints de fournir l'antidote pour sauver le chef politique, Cheikh Yassine a été libéré des geôles israéliennes il a été échangé contre les deux agents du Mossad arrêtés par la police jordanienne.
En s'attaquant directement à Cheikh Yassine, Israël franchit une nouvelle étape dans la lutte pour anéantir le Hamas. Tous ses dirigeants sont désormais visés. Même ceux qui incarnaient un certain pr