Paysages de caillasses, forêts de déodars et, sur le difficile sentier de chèvre qui serpente dans la rocaille, Oussama ben Laden et son bras droit, l'Egyptien Ayman el-Zawahri. On les reconnaît facilement, d'autant que la caméra cadre le visage du premier. A la veille du second anniversaire du 11 septembre, les deux principaux dirigeants d'Al-Qaeda ont brutalement réinvesti hier soir les écrans de la chaîne de télévision qatarie Al-Jezira. Etonnante promenade que celle des deux hommes qui font l'objet de la plus grande traque jamais lancée dans l'histoire. Tels que saisis par la caméra, ils sont visiblement sereins, pas même essoufflés, s'aidant simplement avec de longs bâtons quand ils traversent des passages plus difficiles. Des images tournées en avril ou en mai selon Al-Jezira.
«Frères d'Irak». Seules les kalachnikovs, bien en évidence, donnent une tonalité un peu guerrière à la séquence télévisée, étonnamment bien filmée, puisqu'elle enchaîne plans et contre-plans. Ben Laden et El-Zawahri sont habillés en parfaits moudjahidin. Ils portent le pakoul, ce béret en forme de galette des montagnes du Nouristan devenu le symbole de la résistance afghane à l'occupation soviétique. L'un et l'autre sont vêtus du chalwar-kamiz, longue tunique et pantalon bouffant, que l'on porte aussi bien au Pakistan qu'en Afghanistan. Le modèle porté par les deux hommes est cependant plus pakistanais qu'afghan. La scène pourrait avoir été tournée dans les montagnes de l'un ou l'autre de ces deux