Menu
Libération

«Il faut accepter le risque»

Article réservé aux abonnés
publié le 12 septembre 2003 à 0h57

En France, les responsables politiques importants (chef de l'Etat, ministres et ex-ministres, «grands» élus, etc.) bénéficient d'une protection policière. Quelques-uns se la sont vus proposer parce qu'ils ont été victimes d'agressions, comme le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, ou celui UMP de Toulouse, Philippe Douste-Blazy. Certains la refusent au motif qu'elle gêne l'exercice du métier d'élu, par définition au contact de la population, d'autres finissent par s'y résoudre. Sans vraiment croire à son efficacité. Témoignages.

Jacqueline Fraysse, maire PCF de Nanterre dont huit élus du conseil municipal ont été assassinés par Richard Durn en mars 2002 :

«Je n'ai pas de garde du corps. Il est démontré que ça ne sert pas à grand-chose, puisqu'un président de la République peut être mis en danger malgré plusieurs centaines d'agents de sécurité. Celui qui veut me tuer, s'il cherche la faille, finira par la trouver. La question, ce n'est pas la sécurité des élus. En fait, nous avons affaire à une série de problèmes de société : Que fait-on contre les trafics d'armes ? Que fait-on pour le suivi psychologique de certains malades ? L'affaire Durn n'était, à ce titre, qu'un vaste dysfonctionnement, du début à la fin. A la demande de plusieurs élus, nous avons installé un détecteur de métaux à l'entrée de la salle du conseil municipal et pendant les séances, deux policiers sont présents. Bien sûr, s'il y avait eu un policier armé le 27 mars 2002, il aurait pu arrêter le carnage. Mais