Stockholm
de notre correspondant
Anna Lindh, la ministre suédoise des Affaires étrangères, est décédée des suites de ses blessures hier matin à 5 h 29 à l'hôpital Karolinska de Stockholm. Dans tout le pays, les drapeaux sont en berne. La Suède s'est arrêtée. «Un 11 septembre suédois !», s'est exclamé un présentateur. Si le référendum de dimanche sur l'euro est maintenu, la campagne est interrompue. La Suède «a perdu son visage à l'étranger», a déclaré hier soir le Premier ministre Göran Persson dans une allocution télévisée au pays en hommage à sa ministre. L'égérie des partisans de la monnaie unique a été poignardée la veille dans le grand magasin NK du centre de la capitale, par un homme seul toujours en fuite hier soir. Blessée au bras, à la poitrine et à l'abdomen, souffrant d'une hémorragie interne, Anna Lindh a été emmenée immédiatement à l'hôpital, où les médecins ont commencé à l'opérer dès 17 heures.
«Irréel». Avant la mort de sa ministre, Persson avait convoqué une conférence de presse à 8 h 45 à Rosenbad, le palais du gouvernement. Avec 30 minutes de retard, le pas plus empesé que jamais, la mine fermée, le Premier ministre finit par s'avancer pour annoncer le décès d'Annah Lindh. On a souvent dit qu'en faisant d'elle sa ministre des Affaires étrangères, Perrson avait pris sa décision la plus réussie. Annoncer ce décès en direct était visiblement le moment le plus éprouvant de sa carrière. «Cela semble irréel», a-t-il soufflé, avant de lui rendre hommage. Puis il est