Les mots pour le dire ? C'est d'un drôle de vocabulaire dont a usé hier Jacques Chirac en parlant d'une France qui «n'a aucune raison de douter d'elle-même», et de la nécessité de rompre «le cercle dépressif du prélèvement et de la dépense». Doute, dépression, autant de mots qui dessinent un pays simplement malade de ses états d'âme et que le psy Chirac, de bref passage en France d'en bas entre deux séjours à l'étranger, n'aurait besoin que de rassurer. Mais peut-il être celui qui rassérène quand c'est sa politique qui inquiète, quand c'est son manque de lisibilité, de cohérence, de résultats qui angoisse, quand la trop voyante absence présidentielle pendant la catastrophe sanitaire de l'été a ajouté au trouble ? Si c'est la popularité de Raffarin qui plonge dans les sondages, le Premier ministre n'est, en la circonstance, que le traditionnel fusible commis d'office sous la Ve République. Car qu'est-ce que cette France critiquée aujourd'hui par l'Europe jeune et vieille réunies, que les socio-démocrates suédois accusent d'avoir torpillé leur «oui» à l'euro, sinon celle que les promesses du candidat Chirac poussent à s'affranchir encore du pacte de stabilité. Alors le chef de l'Etat a beau répéter que «dans tous les domaines, la France assumera ses responsabilités européennes», l'affirmation, pour l'heure, est contredite par les faits. Comme la baisse des impôts l'est par la hausse de la fiscalité sur le diesel, ce qui, traduit en bon français, veut dire que l'on prend d'une
Éditorial
Psy du pays
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publié le 17 septembre 2003 à 1h01
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