Menu
Libération

Une confiance aveugle en Raffarin

Article réservé aux abonnés
Le chef de l'Etat a soutenu le Premier ministre en difficulté depuis la rentrée.
publié le 17 septembre 2003 à 1h01

La bouée de sauvetage lancée par Jacques Chirac à son Premier ministre suffira-t-elle à l'empêcher de couler ? Rien n'est moins sûr. Car depuis un mois, Jean-Pierre Raffarin a du mal à surnager et lorsqu'il cherche un peu d'air, c'est pour immédiatement boire la tasse. Le retour de vacances a été brutal pour un gouvernement accueilli par les milliers de morts de la canicule. Le duo exécutif est apparu incapable de prendre la mesure de cette catastrophe sanitaire et a donné l'impression de faire trinquer les lampistes.

Leçon. Pour faire oublier cet épisode malheureux, Raffarin a tenté de s'acheter la paix sociale en cajolant profs et étudiants, et en concoctant un budget en accord avec les promesses démagogiques de Jacques Chirac sur les baisses d'impôts. Si la rentrée scolaire s'est déroulée sans heurts, le soulagement a été de courte durée. L'annonce de la baisse de 3 % de l'impôt sur le revenu a été mal accueillie par la gauche et surtout par Bruxelles inquiet des déficits budgétaires de la France. L'attitude cocardière du Premier ministre qui s'est payé de bons mots sur la bureaucratie européenne n'a guère arrangé les choses. Pas plus que les critiques adressées au commissaire européen Pascal Lamy qui s'était permis de juger la politique budgétaire de la France. En retour, Raffarin s'est fait administrer une leçon sur l'Europe par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing.

Plus grave, il n'a pas été suivi par l'opinion. Selon le sondage Louis-Harris-Libér