Mondeville (Calvados)
envoyé spécial
La nouvelle en mini. C'était quelques jours avant notre visite au lycée technologique et professionnel Jules-Verne de Mondeville, dans les faubourgs de Caen. 900 élèves dont 32 filles et, parmi elles, ce jour-là, une «nouvelle en mini». On ne parle que d'elle. Oser la minijupe (et les bottes en cuir !) dans un lycée dédié à des filières archi-masculines : électronique, carrosserie automobile, chaudronnerie... Les filles ne sont pas les moins choquées. Pour bien expliquer la chose, Noémie tire son tee-shirt sur ses cuisses : «Elle venait là, sa jupe ! C'est vraiment mini !» Noémie est en pantalon. Sabrina aussi. Et aussi Elisa, Lise, Claire, Amélie, Pascaline... La jupe, c'est exceptionnel, jamais au-dessus du genou, et pas en début d'année, surtout si on est nouvelle et qu'on n'a pas eu le temps de gagner le «respect». C'est une question de «contexte» dans un lycée où les «réputations» se font vite.
Salées. En souffrent-elles ? Elles disent d'abord que non, que «les filles entre elles, c'est insupportable» (Sabrina), qu'elles préfèrent être avec des garçons. Beaucoup sont déléguées de classe. Elles mettent en avant leurs «bonnes relations avec les profs». Pas une qui n'ait entendu que «les filles ça n'a rien à faire en carrosserie». Les enseignants ne sont pas en reste. Un professeur d'atelier : «Les constructeurs ont compris qu'il valait mieux faire présenter les factures trop salées par des jeunes femmes. Les clients s'énervent moins face