Trois ans après leur arrivée, les garçons font encore l'événement de la rentrée à Charles-Péguy. Cet établissement privé de l'Est parisien, créé en 1941, n'a longtemps accueilli que des filles. Son objectif était d'offrir aux filles «les mêmes possibilités de formation intellectuelle qu'aux garçons, dans un climat qui leur permette d'épanouir toute leur personnalité». Depuis septembre 2000, des garçons sont inscrits en primaire et au lycée. Pas au collège. Le choix de la mixité s'est fait dans la prudence ­ «on avance par étapes» ­ et aussi par la force des choses, car ne recruter que des filles devenait difficile au lycée: «Il y avait de plus en plus l'objection à la mixité de la part des parents», explique Christiane Condurie, directrice de la pédagogie.

Puberté. Avant de «saborder un enseignement qui avait fait ses preuves», la direction a organisé un «grand débat». Consultation des anciennes élèves: «Nous leur avons proposé de faire une relecture de leurs années passées ici. Quels étaient les points de repères précieux, et ceux qui leur avaient manqué?» Et réunions avec les parents d'élèves d'aujourd'hui. «Les réponses ont été multiples, très nuancées, explique Christiane Condurie. A l'arrivée, il y avait une forte attente sur la mixité, avec une distinction sur le collège, que nous n'avions pas anticipée.» Les parents se sont dits inquiets des perturbations liées à la puberté sur la réussite scolaire de leurs filles. Les collégiennes restent donc encore aujourd'hui entre