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Libération
Éditorial

Contraste.

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publié le 20 septembre 2003 à 1h04

Vingt-quatre heures chrono n'a pas seulement l'avantage d'offrir douze semaines durant le prétexte à rester scotché devant son écran de télévision, pour deux heures de feuilleton à couper le souffle avec son montage haletant et son scénario fulgurant. C'est aussi l'occasion de prendre la mesure, par contraste, de la vacuité de nos fictions télévisées courantes dès qu'elles s'approchent des rivages du pouvoir politique, sinon de l'actualité chaude. Certes, il est invraisemblable à échéance raisonnable que la Maison Blanche soit occupée par un président noir, démocrate, humaniste et écolo, de surcroît divorcé. Pourtant, cette trame donne une vraisemblance au ressort dramatique de ces 24 heures où, sur fond d'après-11 septembre, il s'agira d'empêcher un attentat terroriste à la bombe nucléaire qui menace de détruire Los Angeles. Car, si les relents un peu conspirationnistes du récit peuvent prêter à sourire, même si l'on est emporté par son suspense de bout en bout, le fonctionnement du système présidentiel est implacablement décrit, derrière les péripéties romanesques. Cela est rendu possible par un chef de l'exécutif qui n'est pas politiquement asexué comme les rares élus qui traversent parfois nos productions télévisées, et dont on s'est employé à gommer toute personnalité de peur qu'un hiérarque en exercice se sente négativement visé. Le cinéma hexagonal n'est pas mieux loti où l'on explore plus volontiers les nombrils de l'individu que le coeur du pouvoir.

Certes, l'on peut