La «Journée sans ma voiture» a ses limites et ses détracteurs. Et pas seulement parmi les aficionados du volant interdits ce lundi de circulation dans quelques quartiers. Pourtant, cette journée, à laquelle prennent part 72 villes françaises, témoigne du retournement progressif d'une opinion publique qui tolère de moins en moins l'omniprésence de la voiture dans les centres urbains. La montée en puissance de pathologies respiratoires chez les enfants, le fait que la forte pollution a «très certainement eu sa part dans les décès liés à la canicule» de l'été, selon un responsable du ministère de l'Ecologie, participent à une prise de conscience collective.
«Des enquêtes montrent que les gens sont favorables à une diminution de l'automobile. Le problème, c'est qu'ils ne joignent pas le geste à la parole. Mais nous sommes dans une phase de transition», analyse Martine Meunier-Chabert, chargée des plans de déplacement urbains au Certu (1). A Paris, selon la mairie, le trafic automobile a ainsi diminué de 7 % depuis 2001 (lire interview page ci-contre). Les couloirs de bus protégés, les réseaux de tramway, les quartiers verts, les opérations du type «dimanches rue libre» à Lyon ou Paris-Plage dans la capitale grignotent l'espace dévolu à la voiture. Quand, jusqu'à une époque récente, c'était aux piétons de s'effacer.
Craintes. La transformation des bords de Seine en site balnéaire pendant un mois est sans doute le témoignage le plus fort des «sacrifices» désormais demandés à l'autom