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Libération
Éditorial

Echec

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publié le 6 octobre 2003 à 1h16

Rien n'y fait. Ni les bouclages de territoires, ni les liquidations «ciblées», ni les pressions sur l'Autorité palestinienne, ni la menace de bannissement de son président, ni le mur de séparation demain achevé, rien ne peut empêcher qu'à tout moment le peuple israélien ­ Juifs et Arabes confondus comme vient le rappeler le drame de samedi à Haïfa ­ soit exposé à l'acte destructeur de fanatiques galvanisés par la vengeance et la religion. Certes, tous les moyens répressifs mis en oeuvre par le gouvernement Sharon ne sont pas sans effet, mais, à la limite, la raréfaction de tels attentats n'en rend que plus cruel le déchirement soudain d'une sécurité que l'on a pu croire enfin contrôlée. Le cycle infernal des représailles mutuelles finit par se nourrir de lui-même, indépendamment de toute autre considération. Jusqu'à ne plus tenir qu'à l'obsession archaïque de ne «pas perdre la face» en laissant l'agression adverse impunie. En décidant de bombarder un camp d'entraînement terroriste en territoire syrien, le gouvernement israélien élargit le champ de ses ripostes, mais l'on voit mal en quoi l'intimidation bien peu opérante entre Gaza et la Cisjordanie le serait davantage vers Damas. Le régime syrien y trouvera même l'occasion de se poser en victime sur la scène internationale. Si le Jihad, dont se réclamait la kamikaze de samedi, existe, entre autres, grâce à des soutiens syriens, le Hamas est une réalité politico-sociale palestinienne que l'on ne pourra effacer en portant le f