Menu
Libération

L'exception militaire française attaquée

Article réservé aux abonnés
A droite comme à gauche, des voix s'élèvent pour critiquer la hausse des crédits de défense, alors que le gouvernement taille dans les autres dépenses.
publié le 14 octobre 2003 à 1h22

Les crédits de la Défense taraudent les députés, de droite comme de gauche, alors que commence aujourd'hui à l'Assemblée nationale l'examen du projet de loi de finances pour 2004. Dans ce budget voulu «à croissance zéro des dépenses», le gouvernement a taillé à la hache dans les budgets de logement, d'infrastructures routières et urbaines, et même rogné les dépenses sociales, en particulier celles consacrées aux demandeurs d'emploi alors que le chômage s'envole.

La Défense, elle, fait figure de vache sacrée au milieu de la rigueur. Avec 41,56 milliards d'euros, son budget augmente année après année sous l'ère Chirac (+ 6,1 % en 2003, + 2,2 % en 2004) et ne fait l'objet d'aucune coupe, alors que tous les ministères ont vu en 2003 tout ou partie de leurs crédits nouveaux gelés, puis annulés, par Matignon. De plus, ils devront peut-être prendre à leur charge les opérations extérieures (Opex), qui ont coûté cette année plus de 600 millions d'euros, que Michèle Alliot-Marie refuse de prendre sur son budget. Faute de quoi, le gouvernement risque de constater que le plafond de dépense de l'Etat, théoriquement bloqué à 272,7 milliards d'euros, est enfoncé. Un dépassement qui obérerait la crédibilité de la France alors qu'elle est sous surveillance européenne pour cause de déficits publics excessifs (4 % en 2003, 3,6 % en 2004). Alliot-Marie avait même proposé, sans succès, d'extraire les crédits militaires du calcul des déficits.

Question taboue. Mais, pour rester dans les critères de